La technique du délavage par sablage consiste à projeter du sable ou de la silice à très haute pression sur le jeans afin de lui donner un aspect usé. Les ouvriers de ces usines travaillent dans de petites cabines sans fenêtres, sans aérations, pour éviter le gaspillage de sable, pendant 12 heures chaque jours et 6 jours sur 7.
Photographie d'un ouvrier en train de délaver des jeans par sablage
Pour seule protection, leurs patrons leurs ont donné un masque chirurgical ou en caoutchouc, qui ne permettent pas de les protéger correctement du sable. Il décapent ainsi près de 500 jeans quotidiennement, sont payés environ 300 euros par mois et certains ont droit à un logement minuscule près de l'usine. Tous ces ouvriers travaillent sans contrats, ce qui les empêche de revendiquer de meilleures conditions d'hygiène ou des hausses de salaires auprès des employeurs.
Photographie d'un ouvrier avec un masque de protection insuffisant
Lors de l'opération du décapage du jeans, les ouvriers sont exposés à une poussière chargée en silice. Celle-ci s'infiltre dans les poumons du travailleur et provoque une maladie respiratoire grave: la silicose. La silicose est une maladie des poumons incurable. 6 mois d'exposition suffisent à développer la maladie qui met par la suite plusieurs années à s'installer. Elle se traduit par une insuffisance respiratoire qui s'aggrave progressivement et qui les empêche de faire le moindre effort, et donc de travailler.
Ancien ouvrier atteint de la silicose
En Turquie, depuis que les médecins ont diagnostiqué les premiers cas de silicose il y a 5 ans une cinquantaine d'ouvriers sont morts, mais le pire reste à venir. La plupart des ouvriers travaillant au noir, le nombre de victimes reste difficile à évaluer mais les chiffre officiels parlent de 700 cas, tandis que les comités de soutien aux victimes estiment qu'entre 5000 et 10 000 pourraient être concernées.Pour les gros producteurs comme l'Inde,
Cette technique du délavage du jeans par sablage n'est plus autorisée en Union Européenne depuis 1962, n'a été interdite en Turquie qu'en 2009 et est toujours pratiquée dans certains pays moins regardant sur les conditions sanitaires comme l'Égypte, le Bangladesh, l'Inde.
Mais même dans les cas ou le délavage par sablage est abandonné, il est remplacé par des techniques encore dangereuses comme le décapage avec un produit à base de permanganate de potassium, qui est hautement dangereux si il est utilisé sans protections. Ce produit nocif pollue les cours d'eau, l'environnement et est dangereux pour la santé des ouvriers.
Photographie des sorties d'eaux usées d'une usine
